Melbourne, une ville jeune au passé riche
L’histoire de Melbourne s’est écrite un peu comme celle de l’Australie : vite, d’un coup de plume. Il n’a fallu qu’un peu plus de deux siècles à ce territoire hostile, d’abord utilisé comme un pénitencier par les britanniques, pour se transformer en un véritable pays développé. De nombreux étrangers arrivent chaque année dans le pays, la plupart à la recherche d’un travail et d’une vie stable que peu d’autres pays sont capables de leurs offrir. Car il est difficile de croire que la deuxième plus grande agglomération du pays, cette ville capable d’accueillir les Jeux Olympiques et les plus grands tournois de poker comme l’Asia Pacific Poker Tour, était encore quasi à l’état sauvage en 1835. Retour sur une histoire récente mais tellement riche, à l’image de celle de l’Australie d’ailleurs.
En 1797, Georges Bass fut le premier européen à traverser le détroit séparant l’Australie de la Tasmanie, détroit qui porte aujourd’hui son nom. Il voulait rejoindre la baie de Western Port par un voyage vers l’ouest. D’abord occupé, cet emplacement fut ensuite abandonné aux chasseurs et aux propriétaires des lieux depuis des millénaires, les aborigènes. La vraie histoire commence en 1835 quand un fermier et homme d’affaires de Tasmanie, John Batman, désirant acquérir plus de terres, se rendit à l’emplacement de l’actuel Melbourne. Entouré d’associés, il signa avec les aborigènes le traité de Batman, très désavantageux pour ces derniers. Peu habitués au commerce, ils échangèrent 2400 mètres carrés de terre contre de la farine, des outils et des vêtements. En remontant le fleuve pour inspecter son acquisition, il déclara que cette terre pouvait accueillir un village. C’est ce constat qui est encore considéré aujourd’hui comme la fondation de Melbourne. La ville s’appelait originellement Port Philip, mais fut rebaptisé deux ans plus tard du nom du premier Ministre britannique d’alors, Lord Melbourne. Le fabuleux destin de la deuxième métropole du pays pouvait commencer.
Photo par Diliff, CC BY 4.0
C’est la découverte de gisements d’or dans le Victoria en 1850 qui allait marquer le début du développement fulgurant de la cité. Des millions de migrants attirés par la soif de l’or se ruèrent alors vers la ville. Elle connut pendant des décennies une croissance démographique absorbée par une très grande prospérité économique. Dans les années 1880, Melbourne était la deuxième plus grande ville de la Couronne Britannique et fut ainsi baptisée « Marvellous Melbourne », Melbourne la magnifique. En 1901, lors de la création de la fédération australienne, elle fut désignée capitale temporaire en attendant la création de Camberra. C’est en 1927 que la passation eut lieu.
Pourtant la croissance de la ville s’était ralentie dès les années 1890 à cause d’une violente crise financière qui touchait l’Australie. La première guerre mondiale, la grippe espagnole ramenée par les soldats à leur retour du front et la crise financière de 1929 achevèrent de tasser la croissance de la ville, qui n’a jamais cessé d’exister mais s’était sérieusement ralentie. L’essor de Sydney en parallèle fit perdre à Melbourne son statut de première ville australienne. C’est à cette époque que la compétition entre les deux villes, toujours présente aujourd’hui, s’instaura.
C’est l’immigration post seconde guerre mondiale qui relança la ville et lui donna son statut de cité cosmopolite. Le retour à la croissance fut symbolisé par l’organisation des Jeux Olympiques en 1956. La ville s’est ensuite modernisée pour accueillir tous ces nouveaux migrants. Elle donne l’image d’un mélange architectural entre l’époque victorienne et la modernité. Toujours mégalopole et cosmopolite, elle accueille aujourd’hui un Grand Prix de Formule 1 ainsi que l’Open d’Australie de Tennis. Il ne vous reste plus qu’à aller visiter cette ville agréable et riche de son jeune passé pour vous faire une vraie idée de son charme.
Article de M.D.
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