Vivre en Australie : témoignage d'une Française qui a réalisé son rêve
Nombreux sont les français qui rêvent de tout plaquer pour s'expatrier en Australie. Peu franchissent véritablement le pas, même si, chaque année, vous êtes des dizaines de milliers à visiter le pays durant vos congés et à voyager avec le Working Holiday Visa (WHV Australie). Ce sont des expériences mémorables, certes, mais elles ne donnent qu'un aperçu de ce qu'est la "vraie" vie en Australie.
Jessy, fait partie de cette minorité qui a sû réaliser son rêve. Depuis plusieurs années, elle vit à Sydney, s'épanouit dans son travail et profite de tous les avantages de cette superbe métropole. Evidemment, tout ne s'est pas fait du jour au lendemain ; elle a dû prendre des risques, ne pas ménager ses efforts et faire preuve d'une détermination sans faille. Voici son témoignage.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Originaire du Sud Est de la France, j’ai fait mes études à Toulouse, où j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en informatique et rencontré mon mari, pour ensuite « monter à Paris » où j’ai passé près de 7 ans en tant que consultante en systèmes d’information pour une entreprise française implantée à l’international. Je travaille aujourd’hui pour le gouvernement australien en tant que Senior Business Analyst. Prochain objectif : obtenir la nationalité australienne, si tout se passe bien d’ici moins de 2 ans !
Depuis quand vis-tu en Australie ? Comment s’est passée ton installation ?
Nous sommes arrivés en Australie fin 2015, visa en poche et seulement une valise chacun. Une fois le visa obtenu, le plus difficile aura finalement été de trouver un logement, car nous voulions absolument vivre près de la mer et si possible éviter la colloc. Apres avoir enchainé Airbnb et emergency room des hôtels du coin pendant près d’1 mois, nous avons fini par trouver un minuscule studio qui nous aura permis de commencer nos recherches d’emploi en décembre. Décembre étant la période de Noël, mais également les grandes vacances d’été en Australie (l’équivalent du mois d’août en France), c’était loin d’être la période la plus évidente pour trouver un job ! Lui a eu la chance de trouver un super job entre Noël et jour de l’an, ce qui prouve que c’est possible. De mon coté, il m’aura fallu 3 mois pour trouver un premier contrat, tout en étant difficile sur la localisation (je rêvais de pouvoir aller travailler en bateau) ainsi que le salaire et le boulot en lui-même. Le challenge étant de ne pas entrer trop bas sur le marché pour bien se positionner dès le départ, les loyers et le cout de la vie étant élevés à Sydney.
Qu’est-ce qui t’a motivée à partir en Australie ?
Nous souhaitions tous les deux depuis toujours partir vivre quelques années à l’étranger, mais les contrats d’expatriation devenaient de plus en plus rares et difficile à obtenir. Sa demande en mariage aura été un déclencheur, nous en avions marre d’attendre et de dépendre de nos entreprises. Un de mes anciens collègues avait sauté le pas quelques années plus tôt, et était parti en Australie avec un WHV (Working Holiday Visa ou visa vacances travail). D’après lui, le marché australien était idéal pour mon profil IT. Nous voulions partir dans un pays anglophone, et la dynamique du marché de l’emploi (l’Australie n’ayant pas vraiment vécu la crise financière), associée à la qualité de vie nous ont tenté.
Avec quel visa es-tu entrée dans le pays ?
Mon ancien collègue nous avait vivement conseillé d’essayer d’obtenir la PR (Permanent Residency = résidence permanente) via mon profil d’IT Business Analyst. Arrivé en WHV, il avait galéré à trouver un sponsorship pour pouvoir rester plus de 2 ans en Australie (et travailler plus de 6 mois au même endroit). La voie de l’immigration qualifiée nous permettait d’accéder directement aux mêmes droits que les australiens (du point de vue de l’emploi, mais également santé avec l’accès à la Medicare, équivalent de la carte vitale), à l’exception du droit de vote. Il nous aura fallu 1 an pour l’obtenir de France, grâce à notre tranche d’âge, mon diplôme, mon expérience professionnelle, mais également mon niveau d’anglais (j’ai du repasser le test IELTS trois fois pour obtenir la meilleure note et le maximum de points !), ainsi que le sponsorship de l’état du NSW.
Pourquoi avoir choisi Sydney pour t’y installer ?
Monsieur étant surfeur, nous hésitions entre Sydney et Brisbane et avons saisi l’excuse du voyage de noces pour aller sur place valider notre projet. A la fin de notre voyage, après quelques jours passés à Sydney, notre décision était prise. Sydney a un climat idéal, un véritable centre d’affaires très dynamique, et l’eau et la nature y sont très présentes. On peut facilement aller travailler en bateau, les plages sont magnifiques, et il y a même des vagues pour aller surfer avant ou après le boulot ! Notre coup de cœur.
As-tu trouvé un travail ? Comment as-tu démarché les entreprises ?
Après 3 mois de recherches en arrivant, et un premier contrat temporaire de 6 mois («fixed term », l’équivalent d’un CDD), il m’aura à nouveau fallu 3 mois pour trouver cette fois un contrat d’1 an en tarif journalier (« contract », l’équivalent de free lance ?), qui aura depuis été renouvelé 2 fois. Le marché ici est très différent de la France, le CDI n’est pas la règle et n’apporte pas beaucoup plus de stabilité que les autres types de contrats. Dans l’IT, la majorité des emplois se trouvent par les agences de recrutement. Une fois mon CV mis au format australien, mon objectif a été d’entrer en contact avec un maximum de ces agences, en postulant via SEEK ou Linkedin, de déterminer les agences les mieux positionnées pour le genre de poste que je cherchais, et de rester en contact avec mes agents de recrutement préférés.
As-tu voyagé dans le pays ou aux alentours depuis ton arrivée ?
Les australiens n’ont que 4 semaines de vacances et 10 jours fériés par an, et nous avons tenu à rentrer en France 2 semaines par an, tous les ans, pour voir la famille et les amis. Malgré cela en moins de 3 ans nous avons eu la chance de pouvoir découvrir de très beaux coins d’Australie : Melbourne et la Great Ocean Road, Darwin et le Kakadu National Park, Perth et la Margaret River, et surtout Exmouth et ses requins baleines... A Noël dernier nous avons vécu l’expérience van, en faisant un road trip au sud de la Nouvelle-Zélande. Cette année nous avons aussi été jusqu’à Hawaï. Les distances changent lorsque l’on vit en Australie ! Tout ce qui n’est qu’à un seul vol est une destination potentielle. On n’hésite pas à faire 5 heures de vol pour passer un long weekend à Perth, ou 10 heures pour 10 jours à Hawaï ! Reste sur notre liste : la Tasmanie, Bali, Fidji, la Nouvelle-Calédonie…
Quel est ton endroit préféré à Sydney ? Et en Australie ?
Lorsque nous avons des visiteurs, nous allons presque toujours boire un verre au O’Bar, c’est un bar tournant à 360 degrés avec la meilleur vue sur Sydney. Sinon mon endroit préféré reste le ferry, qui donne un aperçu magnifique de l’ensemble du harbour et de la city, du pont et surtout de l’opéra, particulièrement en hiver lors du Vivid Festival, le festival des lumières. Je ne m’en suis toujours pas lassée ! Pour ce qui est du reste de l’Australie, étant fan de snorkeling et de grands espaces, le Nord Ouest autour d’Exmouth sans hésitation.
Quel conseil donnerais-tu à ceux qui souhaitent, comme toi, s’installer en Australie ?
Etre prêt à revoir son confort à la baisse au départ et ne pas s’attendre à ce que l’intégration soit facile. Le rêve australien se mérite ! D’un point de vue intégration, le visa permanent est de loin la meilleure option. Il a un certain coût et demande un peu de travail, mais si on a la chance d’être sur la Skilled Occupation List, c’est un investissement immédiatement rentabilisé, car il donne le luxe de ne pas être dépendant d’une entreprise… et pour une installation sur le long terme, de pouvoir accéder à la nationalité australienne. Et pour ce qui est de gérer la distance et le décalage horaire avec les proches… les habituer à utiliser Facetime/Whatsapp !
Article de L.F. avec l'aimable participation de Jessy
Comments